GreenPorn

Dieu(x) merci, sur internet, il n'y a pas que les puritains de l'amour tantrique bio au jus de carotte.

Les médias ont largement relayés cette image d'un écologisme asexué où les enfants naissaient dans des choux ou des roses, nous faisant trop souvent passer pour un courant chiant. En visionnant leurs reportages, la seule impression véritable qui s'en dégage c'est que les belles saisons étaient consacrées au travail de la terre et à l'entretien des animaux et l'hiver à la lecture pour les plus courageux, à l'hibernation pour les autres.

Les grandes figurent emblématiques de l'écologie sont très souvent dépeintes comme âgées, barbues, un peu bossues, chétives ou au contraire trapues. Elles acquièrent leurs capital sympathie au travers de la simplicité désolante, d'un mode de vie rétrograde, et des stigmates acquis dans la douleur de postures douloureuses. On aime bien les voir à la télé, mais personne n'a vraiment envie de se retrouver au lit avec un père Noël aux mains terreuses qui dort avec ses chaussettes à trous. Pas plus qu'avec une sympathique gueuse au sourire édenté et à la peau rappeuse tannée par les intempéries.

J'ai fais de longues, de très longues recherches, en buvant mon café ce matin, en dehors de moi, tout le monde se tape de savoir si les écolos ont une sexualité.

Heureusement, il y a GreenPorn, le nouveau portail sexuel venu des pays nordiques, un site 100% bio qui à ouvert récemment pour nous rassurer un peu. Ce site des Pays-Bas (Ils ont toujours eu une longueur d'avance question cul eux), va vous réconforter. Néanmoins, si vous ne pratiquez pas la langue, je vous conseillerai quand même de couper le son: les cris de jouissance dans cette langue sont assez insupportables. Sauf si vous êtes propriétaire d'un étable, auquel cas, vous serez moins importuné.

- Ga je gang, maak me gek !

- Ja, ja, ga je gang haal je grote komkommer eruit !

- Sterker, ik wil aardappelpuree op mijn rug ruiken !

...

Et j'en passe. C'est pas du tout sexe comme langue, mettez un fond musical de votre choix. Ou faites le doublage des voix vous même.

Le porno écolo, bien que nettement plus débridé sur ce site que dans les reportages sur la vie en campagne, que vous avez pu, peut-être voir sur Arte, va vous réconcilier avec la vie sauvage.

On retrouve pas mal de rubriques communes aux sites plus urbains. Mais certaines n'existent plus, notamment la rubrique cuir, pour pas choquer les associations de protection animales, ni la rubrique latex et vinyle parce qu'on est pas trop pour l'usage des plastiques et du sur-emballage. La rubrique Toy's et remplacée par Vegetables, Ainsi que la rubrique Perfect Shave remplacée par Heavy hairy. Pour le reste ça colle à peu prêt. Il y a bien quelques nuances sur les titres : la rubrique partouze devient la ZAD en folie, Casting X s'appelle l'accueil des woofers, mais ça reste de la cuisse jetée en l'air, la structure du fond reste la même.

Au hasard, je clique sur "La petite maison close dans la prairie".

Dans cette adaptation à petit budget (le septième art finance toujours aussi mal le cinéma d'auteur), Charles Ingalls est noir. Par ce subterfuge adroit, faute d'effets spéciaux, Il a un gros zizi, mais ça on ne le sait pas tout de suite, parce qu'au début, il est habillé. Pardon, j'ai cassé le suspens.

Bref, Charles Ingalls fait irruption dans une pièce genre saloon où un type joue du piano comme une merde pour faire Farwest (toujours ce problème de budget), et dit un truc en Néerlandais au musicien qui arrête heureusement tout de suite de jouer. Celui-ci appelle alors Nellie Olson, cette pétasse que personne ne peut pifrer dans la série originale. Une porte s'ouvre, et bien que son maquillage soit un peu trop exagéré, pour une fois, Nellie paraît tout de suite moins irritante que d'habitude. Elle se la joue un peu vierge effarouchée, mais le spectateur ne tombe pas dans le panneau, parce que quand on est une vierge effarouchée on ne se promène pas en se touchant les seins avec un air si coquin.

En descendant l'escalier en traînant et en se dandinant, elle lui tint à peu prêt ce langage:

- "Oh, maar zei mijn grote lieveling, het lijkt erop dat je klaar bent met het ploegen van je velden? Is het een andere vorm van ploegen waar je naar op zoek was ?"

Ni une, ni deux, notre Charles Ingalls congolais se déshabille pour montrer pourquoi il avait été si généreusement payé.

- "Ja, maar we haasten, ik heb nog steeds mijn koeien om te melken, als je begrijpt wat ik bedoel ..."

Comme je le disais en néerlandais, ça fait un peu gras les dialogues.

On ne sait pas trop pourquoi, mais le pianiste aussi ce met à poil. Pourtant personne ne semble lui avoir demandé quoi que ce soit, mais bon...

Après c'est un peu plus classique, Nellie se met à genoux entre Charles et le pianiste qui abuse un peu de la situation et des avantages de son boulot en maison close. Il est un peu ridicule avec son zizi européen, mais au moins on peut pas accuser les écolos de ségrégationnisme.

Nellie se livre à une petite étude comparative à bout de poignets des choses qui lui sont proposées.

Elle goûte un peu à droite et à gauche les fruits défendus. Genre j'ai du mal à choisir, je goûte encore...

Elle dit un truc, mais mon google translate a du mal à traduire quand on parle la bouche pleine.

Charles lui répond :

- "Schiet op, ik heb haast, we gaan regelrecht naar het gerecht en vertellen de muzikant dat we het zonder hem kunnen doen."

Et le musicien se casse, je ne sais pas pourquoi, j'ai été surpris, je m'attendais à un sandwich.

Après, c'est du gros plan classique, ça rentre, ça sort, ça rentre, ça sort...

C'est un peu chiant à raconter en fait.

Pas parce que je suis timide, non ça je m'en fout, mais écrire de la main gauche c'est pas très pratique.

- "Ja, ja! zo is het goed" (facile à comprendre celle-là)

- "Je houdt ervan dat de grote groenten van de tuin ?!"

Etc, etc...

C'est à la fin du format 11 minutes que j'ai été un peu surpris. Charles éjacule dans une petite fiole, et les deux acteurs regardent la chose sédimenter. (?) Un truc d'écolos je crois...

Bon après, il y en a pour tous les goûts.

C'est classique ça casse pas trois pattes à une chèvre.

Mais ça rassure de voir des écolos coïter quand même, je vous cache pas que pendant un moment, le côté cul-cul, sans le cul, des préoccupations basiques du mouvement, ont failli me faire voir ailleurs.

Chez les pétrolo-optimistes par exemple.

Au moins à Dallas, ça baise. 72% du patrimoine génétique des Texans c'est du JR. Faut pas s'étonner que les gens préfèrent les énergies fossiles à l'éolien après ça. On n'a pas envie de brasser que du vent nous. Un petit plantage de derrick de temps en temps on crache pas dessus non plus.

Sérieux, maintenant c'est le moment de prendre le taureau, et pas que par les cornes, il faut le rendre sexy ce mouvement sinon, il va bander-mou et se ringardiser. Ça manque clairement de tee-shirt mouillés. On a bien quelques concours en fin de saison sur qui à les plus gros melons ou les plus belles courges, mais c'est trop timide pour être fédérateur. Faut y aller, on vente le bio sur la santé, mais faut montrer plus de démos.

Faites des tutos bon dieu. J'ai vu que certains c'était équipés de caméra, arrêtez de nous saouler avec "les petits légumes verts", on veut des grosses légumes bien juteux, des bonnes fesses bien roses, vous voyez l'idée ?!!

C'est pas parce que le climat se réchauffe, qu'il faut avoir peur des surchauffes.

Vous le savez, dans le groupe on est ouvert, sortez de votre torpeur, sortez vos stouquettes.

Peace, Love & Levrettes