Fin du monde et tout le Tralala à trois voix.
Pour cette fois, j'ai collaboré avec d'autres Scribouillards du Net: Marc et Olivier.
On s'est dit que ça serait plus convivial de faire ça comme ça, plus léger aussi, parce que le thème et un poil pas drôle:
La Sixième Extinction de Masse.
Comme vous allez mourir, on a fait ça comme ça: les obsèques, c'est moins chiant entre potes.
Voici, nos trois oraisons.
C'est Marc qui ouvre le bal parce qu'il a triché à la courte paille pour être en premier et avoir le meilleur emplacement et aussi parce qu'il a beaucoup bossé pour réunir des tas d'infos alors que Olivier glandait devant Netflix et moi je faisais l'amour.
1- REQUIEM
EN BLOG MINEUR : DE L' AVEUGLEMENT AU DÉBUT DE LA FIN
-Tu
vois Georges, bientôt c'est tout ce qu'il restera de nous !
-Quoi
donc Charles ?
-Des
montagnes de déchets et des océans de plastiques !
-Oui
mais on s'en fout non ? On sera mort à ce moment là !
-C'est
vrai, tu as raison....
Aujourd'hui
nous le savons, notre société thermo-industrielle vit ses derniers
jours.
Pas
une journée sans qu'un nouveau rapport scientifique ne viennent
étayer la catastrophe en cours.
Diminution
des pluies aux endroits ou elles manquent déjà cruellement,
augmentation globale des températures du globe, disparition
dramatique, accélérée et exponentielle des espèces, disparition
des terres fertiles, augmentation du niveau des mers, acidification
des océans.....
Longue
est la liste des cataclysmes en cours et, encore plus longue, celle
de ceux à venir.
Il
ni a pas UNE cause à cet effondrement, mais une multitude de causes
connexes qui se combinent les unes aux autres, se complexifient
mutuellement, se renforcent et s'enchaînent en entraînant notre
chute et celle du monde vivant.
Avant
nous, d'autres civilisations se sont effondrées, ont disparues ou se
sont adaptées, modifiées pour devenir totalement différentes.
Aucune
de ces civilisations ou sociétés ne l'avaient vu venir, car elles
n'avaient pas les outils nécessaires pour les scénariser, les
calculer, les anticiper ou les comprendre.
Mayas,
Vikings, Civilisation de l'Indus, Ile de Pâques,..... Toutes ont
disparues sous la contrainte de guerres intestines, de guerres
externes, de changement climatiques «mineurs» et naturels et/ou de
trop fortes pressions anthropométriques sur leurs environnements
naturels direct.
Lorsque
mes ancêtres viking ont découvert au Xème siècle cette île
verdoyante, ils l'ont appelé le Grönland, la terre verte, ils se
sont implantés à cet endroit pour y mettre leurs fermes et leurs
commerces, ils ont commencés par couper des arbres afin d'y bâtir
leurs maisons et leurs entrepôts, ils se sont chauffés au bois et à
la tourbe, ils ont construit de nouveaux bateaux pour aller à la
pêche aux phoques et aux morses, ils ont fait un commerce avec leurs
frères du continent d'ivoire de morse, ils ont continués à
défricher, à déboiser pour y cultiver une partie de leur
nourriture et y faire paître leur bétail.
Et
puis, petit à petit, le climat a changé, naturellement, ils sont
entrés, eux et toute l'Europe, dans la « petite période
glaciaire » qui a perdurée durant le moyen âge. Du coup, les
Inuits sont descendus vers le sud et là..... affrontements.
Le
fait de déboiser à entraîner une érosion accélérée des terres
et une perte de richesse des sols, le refroidissement les à poussé
à aller chasser de plus en plus loin en mer, le fait de se chauffer
au bois les a poussé à déboiser de plus en plus, etc ;
etc,........
Bref
une accumulation sans fin de changements et de destructions en
cascade à fini par avoir raison d'eux.
L'étude des dépotoirs de l'établissement
de l'Ouest du Groenland montre que les derniers habitants avaient
épuisé leurs réserves de combustible et de nourriture, et qu'ils
sont certainement morts de faim et de froid. Avec la disparition de
l'établissement de l'Ouest, les colons perdirent l'accès à leurs
principales exportations de haute valeur.
À l'heure actuelle toutefois, aucune certitude ne peut être présentée et les réponses à apporter à cette question ne font pas l'unanimité. Il est peut donc être nécessaire de présenter plusieurs points de vue différents.
Jared Diamond considère que l'ensemble des cinq facteurs qu'il a recensés comme causes de l'effondrement des sociétés ont joué simultanément dans le cas du Groenland : dégradation anthropique de l'environnement, changement climatique, voisins hostiles, défection de partenaires commerciaux amicaux (chute des cours de l'ivoire et de la fourrure d'ours), réponses inadaptées aux autres facteurs.
La palynologie montre que les Norvégiens découvrirent un pays couvert de forêts de saules et de bouleaux qu'ils s'empressèrent de défricher pour créer des pâturages. L'analyse des sédiments montre que l'érosion s'accéléra brutalement dès leur arrivée, au point que même le sable présent sous la terre végétale fut entraîné dans les lacs.
La colonisation du Groenland avait commencé vers le début de l'« optimum climatique du Moyen Âge », mais le climat commença à se refroidir à partir du XIVe siècle, et en 1420 le petit âge glaciaire était bien installé.
Contrairement aux Inuits qui se chauffaient et s'éclairaient à l'aide de graisse animale, les Vikings continuèrent jusqu'à la fin à n'utiliser que le bois et la tourbe, aggravant ainsi leurs problèmes environnementaux. Ils n'ont jamais tenté non plus d'imiter les techniques de chasse des Inuits.
La théorie de Jared Diamond ne fait toutefois pas l'unanimité.
On estime que la colonie était plus saine que ce que l'on pensait généralement et que les colons n'étaient pas simplement morts de faim. Ils auraient plutôt été exterminés lors d'attaques européennes ou de populations locales, ou auraient abandonné leurs colonies pour se rendre soit en Islande, soit au Vinland, ou un effet combiné de ces différentes causes hypothétiques. L'absence d'effets personnels sur les sites d'implantation suggérerait ainsi que les Vikings sont simplement partis. Leur occupation a toutefois duré plus de cinq siècles.
Je
ne rentrerais pas dans le détail de ces différentes civilisations
et de leurs disparition mais, autre exemple, on peut constater que la
civilisation de la vallée de l’Indus s’est bâtie autour des
méandres poissonneux de l’Indus, ce fleuve long de près de 3200
kilomètres qui s’écoule des montagnes de l’Himalaya en
direction de la mer d’Arabie. A l’image des populations d’autres
grandes vallées fluviales, cette société a été séduite par la
fertilité des terres ainsi que par la possibilité d’utiliser
l’Indus comme une voie de transport. Car son réseau commercial,
axé notamment sur la culture de blé, d’orge, de sésame, de coton
et de légumes, pouvait s’étendre jusqu’en Perse et en
Basse-Mésopotamie.
L’événement
qui aurait causé la perte des civilisations de l’Indus serait
d’ordre environnemental ou économique. Des carottages ont été
réalisés dans le nord-ouest de l’Inde et ont montré que le
climat s’y est passablement altéré environ 2000 ans avant notre
ère. Il s’est rapproché de celui, sec et aride, que connaissent
ces régions aujourd’hui, ce qui a perturbé les cultures et donc
le commerce des civilisations de l’Indus. Le bouleversement
socio-économique qui s’en est suivi peut avoir mené au déclin de
ces sociétés.
Toujours
est il que la civilisation de l'Indus a commencée sur des terres
extrêmement fertile pour se terminer par un désert aride.
-Le
jour ou le premier mec a ramassé un bâton pour fracasser la gueule
du second avec, c'est ce jour là que ça a commencé à merder
Georges !
-Oui
Charles je pense que tu as bien raison, mais, on s'en fout de ça
aussi non ?
-Malheureusement
oui Georges, malheureusement !
Bon,
comme je le disais plus haut, aucune de ces civilisations ou sociétés
ne l'avaient vu venir, car elles n'avaient pas les outils nécessaires
pour les scénariser, les calculer, les anticiper ou les comprendre.
Nous
si !!!
Alors
que faisons nous au niveau mondial ???
La
réponse est somme toute très simple : RIEN !!!!
Oh,
nous en prenons certes conscience et, à titre individuel, beaucoup
changent tout ou en partie, leurs manières de vivre. Certains
essayent même de créer de nouvelles formes de sociétés
(Eco-lieus, ZAD,....), mais toujours au sein de cette société
globale et mondialisé qui ne veut changer que trop lentement et sans
perdre tout ses acquis et profits et qui pense encore que la science
ou une source d'énergie miracle nous sauveras de la débâcle.
D'autres,
ne veulent pas croire en cet effondrement, d'autres encore préfèrent
la politique de l'autruche pour ne pas voir, entendre les
catastrophes qui nous tombent sur le coin du bec et ne pas se sentir
ainsi angoissés par la situation.
Seulement
voilà, cet effondrement à d'ors et déjà commencé. Nous nous
devons d'en tenir compte et de faire avec.
Certaines
choses sont irrémédiablement perdues, d'autres peuvent encore être
sauvées.
N'oublions
pas nous plus que chaque petite action en défaveur du climat et/ou
de la biodiversité à de grandes répercussions.
N'oublions
pas l'effet papillon dans les conséquences de nos actions.
L'effet
domino est de plus en plus important à mesure que tombent ces
dominos en entraînant les autres dans leurs chutes.
Demain
certains grands cours d'eau français (et ailleurs dans le monde)
seront à sec en été (au rythme ou vont les choses et si rien n'est
fait pour y remédier, c'est une certitude), nous avons besoin de ces
cours d'eau pour refroidir nos centrales nucléaires qui nous
fournissent notre électricité quotidienne. Même en arrêtant les
centrales en été, nous avons besoin de cette eau pour les
refroidir. Je vous laisse imaginer ce qui arrivera quand l'eau fera
défaut …....
…...BOOOOUUUUMMMMMM............
De
plus nous avons besoin de pétrole pour extraire, raffiner,
transformer, acheminer le combustible nucléaire jusqu'à nos
centrales (au prix d'immense dégâts écologiques bien sur). Demain
plus assez de pétrole et surtout de pétrole pas cher.
Eh
oui les mecs, le pic du pétrole est derrière nous......
Plus
de pétrole, plus de combustible, plus d'électricité, plus d'eau
mais des déchets radioactifs à la pelle et impossible à gérer.
Radioactivité
à « l'air libre » pour tous......
Sols
pollués = sols morts ou mourants = biodiversité moribonde, malade
ou polluées = agriculture moribonde et plantes malades et polluées
= humanité moribonde, malade et polluées
C'est
çà que l'on veut ??????
Non !!!
Mais
c'est quand même bien çà que l'on fait depuis trop longtemps et
que l'on continue à faire...
La
vieille devise Punk prend aujourd'hui tout son sens :
NO
FUTURE
Au
rythme ou nous allons, il y aura dans moins de vingt-cinq ans une
telle accumulation de gaz à effet de serre dans la haute atmosphère
que la température moyenne de la Terre sera supérieure de plus de 2
°C à ce qu’elle était avant la révolution industrielle, et
l’humanité sera confrontée aux désordres majeurs attendus du
franchissement de ce seuil. Comme elle n’aura entre-temps pas cessé
de gaspiller le capital naturel (diversité biologique, eau douce,
air, sols fertiles), dont elle devrait au contraire préserver
l’héritage pour des générations à venir plus nombreuses, elle
se trouvera complètement désarmée face à un chaos généralisé
alimenté par trois facteurs.
Premièrement,
des événements météorologiques extrêmes et à répétition, qui
saperont la santé des hommes, l’activité économique et la
cohésion sociale.
Nous
aurons ponctuellement, des records de température entre 45 et 55°C
(hypothèse réaliste d’après des simulations réalisées à Météo
France, selon Jean Jouzel).
Nous
serons sous la menace d’inondations toujours plus fréquentes à
l’intérieur des terres et de niveaux de la mer toujours plus
élevés sur les côtes.
Deuxièmement, nous
aurons le droit à de maladies jusqu’à présent cantonnées aux
pays tropicaux, et sans doute, aussi, à des maladies inconnues
aujourd’hui.
Troisièmement,
l’effondrement de l’agriculture, du fait de températures trop
élevées, de pénuries d’eau, de la déstructuration des sols et
de la destruction de la biodiversité biologique, consécutives à
ses propres excès.
Et
quid des réfugiés climato-économiques dont le nombre ne cessera de
grossir et dont nous, Européens, serons bientôt ?
Comment
accueillir ceux qui viennent jusque chez nous et comment seront nous
accueillis lorsque notre tour viendra de fuir des régions stériles ?
Que
restera-t-il alors de la démocratie, du droit et même de tout
sentiment moral lorsqu’il aura fallu choisir entre accepter que
l’Europe soit submergée par des dizaines de millions de migrants
fuyant des situations encore plus désespérées en Afrique ou en
Asie, ou accepter d’utiliser, pour les repousser, tous les moyens
disponibles ?
Si
nous ne changeons pas maintenant nos manières de faire et de voir
les choses et ce drastiquement, alors, demain, quand tout
s'effondrera définitivement nous ne survivrons pas .
Habituons
nous dès maintenant à vivre bien, à vivre mieux avec (beaucoup)
moins.
Nous
devons évoluer. Nous devons puiser nos force dans notre « écologie
intérieure » qui représente la nouvelle étape de l'évolution
humaine. La révolution mentale que nous devons accomplir, à titre
individuel, mais aussi en tant qu'espèce, est d'embrasser l'ensemble
du vivant comme étant partie intégrale de nous même...
Bon,
pas de panique, la nature survivra et s'en remettra comme elle s'en
est toujours remise.
Il
ne s'agit pas de la mort de la planète ni de l'intégralité de
toutes formes de vie, mais de la mort de la très grande majorité
des espèces, de notre civilisation et de la presque entière
disparition des espèces qui survivront à notre connerie. Celles ci
s'adapteront aux nouvelles conditions climatiques (ou pas) et de là
viendra un nouveau départ pour la vie sur terre.
Par
5 fois déjà la nature a fait tabula rasa, ou presque, et est
repartie sur de nouveaux schémas à défaut de nouvelles bases.
Nous
sommes la 6ème extinction de masse des espèces et nous la
provoquons.
Dommage
et tant pis pour nous !!
Pour
ma part je préfères m'arrêter là et aller faire un tour dans mon
jardin pour y écouter les joyeuses trilles de quelque joli
rouge-gorge, vous savez, ce petit oiseau, descendant des dinosaures
et donc rescapé de la 5ème extinction de masse.
Voilà,
c'était les dernières nouvelles du front,
le
front de la connerie,
un
front ou nul n'est à l'abri,
ni
vous,
ni
moi
Ah
bon entendeur !
Salut !
"Ce
n'est pas la fin du monde ce soir. C'est la fin du monde demain"
"Le
jour où ça va vraiment arriver, on va tous chier dans notre froc et
on va pleurer, parce qu'on a peur et surtout parce qu'on savait.
Ce qui est paradoxal, c'est qu'on a tous le pouvoir d'empêcher
la fin du monde, c'est un pouvoir qu'on a et qu'on a oublié".
"c'est
un fait établi, si nous continuons tous à faire comme tout le monde
sur cette planète, il n'y aura bientôt plus personne pour faire
quoique ce soit".
Lu
par Frah des Shaka ponk lors des Victoires de la Musique 2019
Marc,
et je ne retape pas une troisième fois toute le truc, mais il a une chaîne Youtube aussi.
Ouaip, abusé un nom si long...
Maintenant voici le texte d'Olivier, qui de toutes façons bosse plus que moi, donc il mérite de passer avant aussi, et moi je m'en fous je retourne faire l'amour en attendant.
2- Extinction des feux. (c'est son titre) maintenant chut ça commence...
Pour
plus de facilités de lecture et de compréhension, les paroles des
différents protagonistes ont été traduites dans un langage
courant. Nous vous prions d'ores et déjà de nous excuser auprès
des puristes qui nous liraient par mégarde pour les approximations
et raccourcis qui pourraient advenir. Mais, après tout, n'oublions
pas que le cerveau humain est synonyme de maladie neurodégénérative
chez les autres formes de vie sur Terre et alentours...
« -Tu sais
pourquoi, on nous a demandé de venir de toute urgence, toi ?
-Aucune idée,
mais cela n'augure rien de bon... Ils sont assez à cran ces derniers
temps. »
Les
deux personnages qui parlaient entre eux possédaient trois paires de
pattes, un corps chitineux articulé et... des antennes avec
lesquelles ils conversaient rapidement et nerveusement en s'en
tapotant le bout. Pendant qu'ils communiquaient ainsi, ils
continuèrent leur course jusqu'à une membrane jaunâtre hexagonale,
figurant une porte qu'ils traversèrent rapidement pour se retrouver
dans une sorte de rotonde.
Des
milliers, des milliards peut-être, de leurs semblables se tenaient
tout autour d'une large esplanade. Tout le monde semblaient nerveux
et excités et un brouhaha de cliquetis et de grincements rendaient
l’atmosphère étouffante, accentuée encore par la chaleur
épouvantable qui y régnait.
Soudain,
le vacarme cessa. La plus grande membrane hexagonale au fond de la
rotonde vibra puis laissa traverser un petit groupe d'individus
insectoïdes mené par un gigantesque spécimen rubicond et muni de
deux paires d'ailes. Les autres hexapodes courbèrent la tête et se
relevèrent sur leurs deux paires de pattes postérieures. Ils
levèrent leurs paires de pattes antérieures bien haut devant eux en
signe de déférence. Il était évident que le petit groupe qui
venait de faire son entrée n'était pas constitué de n'importe
qui...
Un
arthropode dont la chitine grisonnait un peu tapota de ces antennes
sur une sorte de tambour moussu. Aussitôt une clameur se fit
entendre à l'intérieur de la tête de tous les participants de
cette curieuse réunion.
« -Soldats,
ouvriers et sexués. Silence ! Car voici... l'Impératrice
104 ! »
A
ces dernier mot, quelques individus munis eux aussi d'ailes comme
l'impératrice, les sexués, se trémoussèrent fièrement et
libidineusement.
« -Regarde-moi
les jolis cœurs qui font les beaux devant la grosse. Si c'est pas
mignon..., chuchota aux antennes le premier soldat de tout à
l'heure à son camarade.
-Chut !
Tu vas nous attirer des ennuis. Encore... »
L'impératrice
s'avança au milieu de la foule pour que tout le monde puisse la voir
et l'entendre. Elle se gonfla un peu et agita frénétiquement ses
deux paires d'ailes dans un frétillement caractéristique qui sembla
plonger les sexués dans un état second. L'un d'entre eux finit même
par tomber au sol. Raide mort. L'excitation était trop importante.
Curieusement, l'impératrice 104 n'utilisa pas ses antennes,
d'ailleurs elles en avaient perdu une, sur un tambour-mégaphone
comme le vieux chambellan mais préféra user de ses phéromones qui
disaient en substance et de manière doucereuse...
« -Merci
d'être venu, tous... Mes amis...Ma famille...Vous le savez, nous
sommes dans une période difficile. Nous devenons de plus en plus
nombreux et nous avons besoin de plus en plus de nourriture. Or nos
réserves s'amenuisent et nos productions s'essoufflent. Il est
évident qu'il ne nous reste qu'une seule solution : la guerre !
Avec la colonie 703 ! »
A
ces mots, une clameur assourdissante s'empara de toute la salle. Les
insectes claquaient leurs pattes en signe d'applaudissement.
« -La
seule solution : la guerre ? Mon édéage, oui ! Tout
ce que veut la grosse, c'est récupérer le terrain de sa sœur et se
venger par la même occasion de l'humiliation de la dernière fois.
On a bien assez de place et de nourriture pour tout le monde. Si on
produisait mieux aussi...
-Mais
tais-toi donc ! Tu veux nous faire massacrer ou quoi ? En
plus, je te ferai remarquer que tu n'as pas d'organes reproducteurs.
-C'est
une expression ! Et puis, personne n'écoute, ils sont bien trop
occupés à être ravis de la situation. Ils deviennent de plus en
plus cons au fil de l’évolution... »
Mais
l'impératrice continuait de lâcher ses phéromones :
« -Mais
la guerre est pénible et dangereuse. Et risqué aussi. Heureusement,
notre grand amiral vénéré Alpha-9 a eu une idée
fourmidiabolique ! »
Un
vieux soldat auquel il ne restait plus que quatre pattes sur les six
prévus au départ de sa carrière militaire, s'avança avec peine
jusqu'au centre de l'esplanade et se rangea au côté de
l'impératrice. A côté de cette dernière, il paraissait minuscule.
On lui glissa rapidement un tambour-mégaphone et il commença à
tapoter dessus à l'aide de ses antennes.
« -Les
soldats de la colonie 703 sont plus nombreux, mieux armés et mieux
nourris que nous. Pour avoir la moindre chance de gagner cette guerre
d'invasion, il nous fallait clairement une arme secrète. »
Il
agita une patte et l'un des hexapodes autour de lui tira sur une
sorte de branche. Presque aussitôt, une cage descendit au centre de
la rotonde. Tout le monde se tût car ce qui s'y trouvait était
effroyable, abominable et surtout inouï. Cette vision d'horreur
plongea dans l'effroi toute l'assemblée car ce qui se tenait dans
cette cage, c'était...
« -Des
Humains !, s'écria notre héros. Mais ils sont devenus
fous ! »
Étant
donné la lourde chape de silence, ponctuée ça et là par quelques
grincements et tremblements, qui enveloppait la rotonde, il était
évident que les autres congénères n'étaient pas loin de partager
l'avis de notre ami.
« -Des
humains, oui. -reprit le vieil amiral- Nous avons réussi à
en recréer quelque uns par un procédé qui m'échappe totalement.
C'est un véritable exploit qu'ont réalisé nos scientifiques
et... »
Le
petit soldat n'y tint plus et grimpa prestement lui aussi sur
l'esplanade. Il tapota frénétiquement sur le tambour-megaphone.
« -Vous
êtes tous devenus fou ! Les humains sont dangereux. Ils ont
failli nous faire disparaître, il y a des milliers d'années lorsque
nous n'étions encore que des toutes petites bêtes.
-Absolument !
Mais désormais nous sommes forts et intelligents et nous saurons
canaliser facilement ces animaux à sang chaud et...
-Et
rien du tout ! Les humains sont des créatures abjectes et sans
âmes. Ils ont été capables de s'exterminer eux-mêmes. En à peine
400 000 équinoxes (ndlr : environ 200 000 ans), ils ont
quasiment tué toutes formes de vie sur Terre. C'est même à cause
d'eux qu'il n'y a quasi plus d'organismes photosynthétiques et que
l'atmosphère y est irrespirable en plus d'être torride. Si vous
remettez les humains sur terre, ils détruiront ce qui reste de la
planète !!
-Il
suffit !- tonna
l'impératrice – Gardes, emmenez-le ! »
Six
grandes fourmites – sorte d'hybride évolutif entre les fourmis et
les termites - attrapèrent le petit soldat pour le traîner hors de
la salle tandis qu'il continuait à vociférer :
« -Vous
êtes fous ! Vous nous faites courir vers notre perte. Vous... »
Platch !
Le
petit soldat venait d'être écrasé. Ainsi que quelques autres
septiques. La décision était donc prise. Les fourmites lâcheront
des hordes d'humains sur les colonies voisines, à commencer par la
703. Ce qui amènera à coup sûr l’avènement de l'hégémonie de
l'impératrice 104.
Quelques
milliers d'années plus tard...
Kal-Antor
referma l'holo-disque contenant la vision que vous venez de lire. Il
étira ses huit tentacules lumineux puis envoya une couleur bleue à
son collègue placé derrière lui. Les zamybes, une race
extraterrestre évoluée, communiquaient à l'aide de couleur.
Environ dix milliards de nuances de couleurs différentes (ndlr :
quand on pense que les humains n'utilisaient que cinquante nuances de
gris pour communiquer...) constituaient les caractères, les mots ou
certaines formes d'expression de la langue zamybienne. Les zamybes
ressemblaient à des sortes de méduses spongieuses se tenant bien
haut sur leurs sept tentacules, le dernier étant réservé à la
reproduction. Leur vaisseaux, le Kloug était lui-même une sorte de
zamybien géant et translucide illuminé de couleurs changeantes
lorsqu'il se déplaçait.
« -Ainsi
donc, voilà ce qui s'était passé sur Gaïa... Ces « humains »,
comme les arthropodes les appelaient, ont réussi à être
responsable de deux extinctions de masse. Impressionnant... »
Le
collègue de Kal-Antor, Kal-Sitis lui renvoya une couleur rouge
carmin :
« -Que
décides-tu, Antor ? Y a-t-il encore un espoir pour Gaïa ?
-Nous
ferions mieux de placer notre espoir en Mars... Non, je préfère ne
pas prendre de risque avec cette infection contagieuse et
terriblement virulente que sont les humains. Je déclare un
exterminatus.
-Très
bien. Attends juste que Kal-Thiton reviennent avec son vaisseau de
reconnaissance, il était parti voir lui-même sur place ce qu'il en
était.
-Contre
mon avis, bien entendu... Il va entendre parler du pays... »
Un
étrange gargouillement se fit entendre derrière eux. Kal-Thiton
venait de traverser la paroi du Kloug avec son propre vaisseau, il en
sortit pour se diriger vers ses chefs.
« -Le
voilà justement qui arrive -Kal-Sitis se tourna vers Kal-Thiton
– alors quid de Gaïa, y a t-il encore quelque chose de vivant
là-bas ?
-Rien
d'intéressant en tout cas. Des chats, du lichen et des bactéries.
-Décidément,
les chats se retrouvent à travers toute la galaxie... Kal-Antor
souhaite déclarer un exterminatus.
-C'est
un bon choix.
-Kal-Thiton ?,
intervint Kal-Antor.
-Oui,
votre gluanterie...
-Veuillez
vous couper un bout de l'un de vos tentacules pour insubordination et
refus d'obéir à un ordre formel.
-Bien,
votre gluanterie. Je le couperai sur ma plus belle tentacule.
-Soit !
Bon j'envoie la patate sur Gaïa maintenant. »
Son
tableau de bord se colora de toutes les nuances du spectre visible et
une sorte d'onde de choc silencieuse sortit de l'avant du vaisseau en
direction de Gaïa. Touchée par l'onde de choc, la planète sembla
se ratatiner vers son centre durant une fraction de seconde puis avec
un simple « plop » à peine audible sur la console du
Kloug, disparue à tout jamais de la galaxie sans laisser le moindre
fragment.
« -Une
lumière s'éteint ! Pour être remplacée aussitôt par une
lumière plus belle et plus brillante que la précédente...,
observa sentencieusement Kal-Sitis en citant un poète zamybien
célèbre.
-Tu
l'as dit bouffi ! On finira bien par la nettoyer dans son
entièreté cette galaxie... Mais il y a encore du boulot. Bon
c'est l'heure d'aller prendre un petit Kaaafé...»
Un
léger frottement se fit entendre dans la navette de reconnaissance
de Kal-Thiton remisée dans le hangar 'Kal-Vados', du nom du célèbre
général zamybien. Quatre yeux, à la pupille d'obsidienne cerclé
de bleu, s'ouvrirent dans l'obscurité. Des petits yeux froids et
méchants. Sans âmes et sans pitié. Des yeux qui aurait glacé
d’effroi n'importe quelle forme de vie sur Gaïa ou alentours.
Des
yeux d'Humains...
ALLARD
Olivier (mdr, moi j'aurai mis mon prénom en premier, là ça fait scolaire).
Nature lupine la page Facebook (<<< Likez comme des malades)
Nature Lupine Le Blog (<<< Visitez gratuitos)
Bon, maintenant c'est moi qui m'y colle, faut bien souffler un peu, j'ai plus vingt ans non plus.
3- SAUVÉS !
Ouf, ça s’arrange.
Les enfants de Gaïa
sous la plume de Marc vous ont un peu mis le stress, Nature Lupine
sous la plume d’Olivier vous a dressé un portrait
anthropomorphique pas très flatteur de notre espèce, Mais
heureusement Zeb qui pratique l’écriture inclusive à base de rhum
à 40° pour éviter toute sécheresse et là, pour finir sur une
touche beaucoup plus positive.
Oui, je reviens du
futur et ça va en fait.
Je n’ai pas pu
aller très loin, ma bouteille étant au trois quart vide, quand j’ai
ouvert le portail dimensionnel où je me suis introduit par
manipulation anticipée de l’espace temps. Mais bon, même pas très
loin dans le futur (je devais être au alentour de 2022-2025 à vue
d’éthylomètre), les choses s’arrangent, et l’humanité a
réussi en très peu de temps à suivre les recommandations du GIEC
dans un élan commun.
On se prend beaucoup
la tête sur le « comment » on peut faire pour réduire
nos émissions de CO2, être moins énergivore, comment réussir
notre transition tout ça, mais heureusement la solution était
finalement toute simple et n’a pas demandée beaucoup d’efforts
pour sa mise en œuvre.
Les scientifiques
néo-libéraux œuvraient déjà dans l’ombre pour le bien commun
de l’humanité au moment où j’écrivais ces lignes (là je suis
revenu du futur). Je n’avais rien compris en fait, j’ai vraiment
l’air d’un con avec mon gilet jaune que j’enfile la veille de
la bataille pour aller manifester devant le live de Brut, (1- Parce
que dans ma ville il n’y a que deux cents poilus en première ligne
et c’est plutôt chiant) (2- On est samedi matin et j’ai un gros
mal de crâne à cause du décalage temporel). Bref j’aurai fais ma
petite guerre ridiculement pacifiste, contre ces salauds de
capitalistes comme d’habitude, pour réclamer plus de tête sur des
pics et des écartèlements en place publique, mais sans savoir à
quel point c’était contre productif, et que laisser échapper ma
colère aurait pu empêcher de sauver la planète.
Alors de grâce,
salauds de pauvres, rentrez chez vous, on est en marche dans le bon
sens avec des élites à la pensée trop complexe et visionnaire pour
vous.
Déjà avec Google
vous pouvez dès aujourd’hui vous rendre compte que la solution est
dans les tubes, comme on dit, il vous suffit de taper « Krack
Boursier » et vous en serez convaincu.
ILS L’ONT FAIT !!!
Toute l’économie
s’est effondrée quelque part en 2020, le système bancaire, la
paralysie des transports, les pénuries énergétiques, le plan c’est
déroulé sans accro. En moins de 6 mois nos émissions de CO2 sont
tombées à peau-de-bite. On va rester en dessous des 2° promis à
la COP21 pour 2030, alors ça sert vraiment plus à rien de vous
faire chier à trier vos déchets ou vous écorcher le PEL pour une
bagnole hybride de merde : allez-y franchement au diesel, pour
ce qu’il nous reste comme temps à vous éclater avec des moteurs
thermiques, ça vaut vraiment pas la peine de se faire chier.
Bouffez gras,
conduisez vous comme des merdes, tirez des plans pas écolos sur la
comète, pour ce qu’il reste de récréation industrielle, faites
vous plaisir, claquez vos tunes pour ceux qui en ont encore, pour les
autres n’hésitez plus à vous sur-endetter sur 40 ans, c’est du
fric que vous n’aurez plus jamais à rembourser.
Bon je spoil un max,
mais c’est tellement difficile de garder pour moi cette joie de
voir que la planète est finalement sauvée dans pas longtemps, que
je n’arrive pas à conserver tout ce trollage pour moi. Pardon pour
ceux qui suivent la série depuis le début. Mais en même temps, si
je ne vous raconte pas la fin, vous n’allez pas savoir comment
votre série favorite se finie parce que vous serez soit sans courant
électrique pour allumer votre écran, soit mort.
L’avenir est
silencieux ! Fini les bruits assourdissants des moteurs. Même
Hanouna est contraint de fermer sa grande gueule et ça fait chaud au
cœur. Tant mieux d’ailleurs car je suis arrivé dans le futur au
début de l’hiver et il caille, signe que le réchauffement
climatique s’est arrêté (?) Non, juste ralenti. Il caille parce
que beaucoup de gens dorment dehors faute de logements adaptés à la
résilience post-industrielle. J’ai vu des banquiers et des courtiers en assurances faisant la manche : « Quelques
graines pour manger l’été prochain s’il vous plaît M’sieur »,
j’étais trop content de les baratiner : « Ça aurait
été avec plaisir, mais les Zadistes m’ont déjà tout pris »,
j’ai peu d’empathie pour ces gens là, je n’ai pas eu le temps
de vivre avec eux le déclin économique, en prenant le train
temporel en route, j’ai un souvenir trop présent encore de leurs
discours méprisant quand ils tournaient, hier encore, l’écran de
leurs ordinateurs devant mon nez pour m’expliquer que c’est non,
non, non et non. D’autres avaient fuis dans des paradis végétaux
à temps, emmenant avec eux toutes leurs graines pour symbioser comme
des porcs avec la nature, mais mon voyage m’avait téléporté aux
abords d’une grande ville, je n’ai pas pu les rencontrer et voir
comment les ZAD ont pu devenir l’avenir de l’homme. Là où
j’étais, ce n’était pas brillant pour mes congénères. Ça
coupait des arbres à la carte bleue, ça chassait les quelques
pigeons au lancé de carte bleue, ça tentait de labourer le bitume à
la carte bleue. Beaucoup n’avaient plus que leur carte bleue comme
unique outil de survie, c’était plutôt maigre en polyvalence,
d’autant qu’avec le shut-down électrique, il n’avaient plus
accès aux tutos youtube pour leur expliquer comment s’y prendre.
Les plus désespérés se l’était même fait bouffer par une fente
de distributeur de billets au moment des premières pénuries, la
boite ne leur avait pas restitué l’outil. Ceux-là était vraiment
dans la mouise.
Ce n’est pas
grave, mourir est parfois inévitable et mourir sur une biosphère
sauvée de justesse est une mort noble. Beaucoup avaient déjà fait
preuve d’un certain panache.
Je me promenais
ainsi, spectateur de la vie qui renaît du compost de cadavres
humains, favorisant l’émergence de la vie. Des fleurs dans les
caniveaux, des jeunes tiges d’arbre émergeant de fissures dans le
bitume, des oiseaux nichant sur les balcons abandonnés, les insectes
grouillants et bourdonnants galvanisés par la joie de cette
résurgence. Pas de bombes, par de hurlements de terreurs, à peine
quelques lointaines escarmouches vite assourdies par des râles de
déshydratation et de famine. Un calme nouveau, une paix inhumaine.
Dans le futur la
terre va donc un peu mieux, un peu seulement, il lui faudra encore du
temps pour absorber trois siècles de folies humaines. Mais au moins,
l’écocide global est évité. Il aura fallu pour ça une crise
financière mondiale. Impossible d’établir un état des lieux
terrestre de ce qu’il a pu advenir de l’homme. Privé de son
système économique, il est évident que sa gloutonnerie et sa
désinvolture seront encore revus à la baisse. Un mal pour un bien
sans doute, parti comme il l’est, au moment où je suis moi même
parti pour ce futur éthylique, c’était du grand n’importe quoi
qui nous auraient tous conduit à la grande extinction. De ce que je
vois de ce court voyage de notre futur, l’addition reste salement
salée, mais au moins, avec un poil de bon sens, un avenir reste
possible pour l’ensemble des êtres vivants restant. Il va juste
falloir se mettre en tête que le meilleurs modèle économique
possible c’est un système où l’argent n’a pas besoin d’être
omniprésent et aussi clivant, que l’énergie la moins polluante
reste la réflexion et l’entre-aide, et d’inventer un nouveau
mode de politique qui ne favorise pas ceux qui veulent pisser plus
loin que tout le monde.
Il me reste une
lampée de rhum, je prends donc mon billet retour, au stade où nous
allons directement vers cette sortie de route via une économie
mondiale tremblant sur ses fondations alors que les sommets des plus
hauts buildings, nous appellent encore à croître vers les cieux, en
attendant que les tours d’argent s’effondrent les unes sur les
autres pour stériliser tous nos espoirs.
Buvez du rhum, et
croisez les doigts pour qu’une crise économique mondiale nous
rendent moins cons, sinon…
sinon rien : ça
va continuer à merder grave encore un peu, mais on finira tous par
crever comme des merdes sur une boule qui se stérilise.
C’est très con
comme fin, mais on file droit là dessus.
Zeb
Je peux vous mettre un lien vers mon blog, mais ça serait un peu couillon non ?
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