Le sexe en permaculture (pour les nuls).

Si vous n'avez pas envie de lire ça, rien ne vous y oblige.

Pourtant à un moment, il faut bien qu'il y en ai un qui se décide à mettre le colis sur la table.
Bon, je me dévoue.

Déjà, il est bon de rappeler que les organismes vivants ont trois besoins fondamentaux.
Boire, manger, se reproduire.

Parler de sexe chez les organismes unicellulaires c'est un peu chiant, on va passer tout de suite à la sexualité chez les mammifères qu'on puisse s'identifier plus facilement.

Le fait d'annoncer "On va parler de sexe" provoque aujourd'hui tout un tas de réactions en spectre large. Rien que ça, ça doit nous interroger. On parle de quelque chose de trop intime pour certains, de superflu pour d'autres, d'amusant, de gênant, de délicat, de sale, voir on en parle pas, voir "si, si on en parle !".

Pourtant, d'autres espèces peu portées sur l'autodestruction, pratiquent des activités sexuelles sans en faire tout un plat, ou au contraire, en font bien tout un plat. Au point d'avoir développé des caractéristiques physiques favorisant cette activité, et cette activité uniquement.
La roue du Paon mâle, c'est pas des panneaux solaires... (je garde les bonobos pour plus tard !)

Je réaffirme donc ici qu'il manque un volet capital à la culture perma. Le volet baise.
Toutes les communautés qui se fondent, devraient s'accorder sur les thématiques liées au sexe, qui constituent quand même, une base non négligeable des relations humaines, plutôt que de remettre ça à plus tard. A trop tard même.

On peut se réunir sur un terrain super résilient, avec plein de ressources naturelles en abondance, des super graines, du rhum, et une petite cascade d'eau pure qui se déverse dans un petit bassin naturel idyllique assurant la soif, l'hygiène et l'énergie motrice de la communauté: si dans le groupe, on trouve des homophobes, des sexistes, des violeurs, des machistes et des oppresseurs du sexe, il va pas falloir longtemps pour que tout le monde se bouffe la gueule.

Le sexe, c'est la base, accepter les genres, c'est la base.

Aussi, il est important de ce mettre bien d'accord sur les fondamentaux, et donc parler cul autour du feu. Ça change un peu du foot et des véhicules thermiques et de la gestion holistique des limaces.

Aujourd'hui notre civilisation tellement avancée, place le cul n'importe où, mais surtout n'importe comment. Entre une génération, qui fait son apprentissage sur youporn, les magasines "pornochic" en devanture de vitrine face à l'école primaire, et le numéro un du FMI qui se casse la gueule de l'olympe pour un petit coup de bite sur fond de combat Femen dans un cortège LGBT... on va pas dire qu'on est bien clair dans la tête de tout le monde, quand à notre rapport intellectuel au sexe.
Et là, on a pas encore retiré nos fringues pour passer à la pratique, que c'est déjà du Tarantino.

Vous ne voulez toujours pas parler de sexe avant d'envisager une communauté permaculturelle ?
Alors c'est joué d'avance...

Pour moi une société qui n'assume pas ce dialogue ouvertement pour en définir le tronc commun, elle est foutue avant d'avoir commencée.

Le sexe c'est parfois les gosses, et les gosses, l'avenir du groupe.
Sur ce simple constat, qui baise avec qui, détermine beaucoup de choses. Le mariage et son cadre (rappelons si nécessaire que dans beaucoup de sociétés cela détermine la transmission du patrimoine et pas que génétique). Observons aussi les différences culturelles entre une société matriarcale et patriarcale. Ou une société, où la liberté sexuelle est admise et une société où la sexualité et hyper-codifiée, pour ce rendre compte combien tout cela joue sur la cohésion du groupe. L'évidence n'est pas la même pour tous, d'où la nécessité de parler cul autour du feu.

On a beau envoyer des gens sur la lune pour ramasser quelques cailloux, il y a sur la terre, des tas de problèmes de lunes, que l'on règle uniquement, en s'envoyant des cailloux dans la gueule. Et des fois c'est de l'acide, ou un coup de scalpel, ce qui ne vaut pas mieux.

Faut pas croire, que parce qu'on se mettra tous d'accord, sur la bonne façon de faire pousser les végétaux, que certains arrêterons de nous prendre la tête avec leurs visions culpabilisantes du sexe. D'autant que pour que le patrimoine génétique de la communauté ne ressemble pas à "la colline à des yeux" au bout de 3 générations, il va falloir composer avec ce qui c'est dit à d'autres feux de camps.

Bien évidement que les thématiques liées au sexe sont importantes.
Et ce réunir autour du feu pour en parler, ne signifie pas que ça va partir en partouze inter-générationnelle. C'est comme vouloir relier absolument le sexe à l'amour, dans une quête d'un absolu supposé mais non démontré.

Sinon, à ce moment là, le ou la pauvre ado qui se masturbe, on va décider qu'il ou elle a un ego surdimensionné ? Non mais franchement...

Quitte à devoir refonder les bases d'une nouvelle civilisation, autant arrêter de se prendre la tête avec tout un tas d'idées pourries non ?

Bien stupide, celui qui aujourd'hui, peu affirmer que les circonstances de sa conception correspondent à une relation dont l'acte soit consensuel pour tous.

J'ai lu, il y a peu (je ne sais plus où) que le sexe était une sorte de "soupape". Le pape, il baise pas, même par en dessous. La cocotte minute non plus. D'ailleurs "baise" ça pose problème déjà à certains qui préfèrent parler d'amour. C'est sur que si on doit attendre l'amour, on va pas baiser souvent non plus...

On n'est pas non plus en train de parler d'un truc dégueulasse, quand on parle de baise. C'est juste des individus qui à un moment "M" ont envie de partager autre chose que des mots et des graines (encore que). C'est pas dégueulasse ça. Ce qui est dégueulasse, c'est de se dire que c'est dégueulasse. Parce qu'on trouve ça dégueulasse, pour des raisons qu'on arrive même pas à expliquer. Et pour ceux qui y arrivent, ces raisons sont souvent boiteuses et prennent racines à des endroits un peu dégueulasses aussi.

On va dire que les tabous liés au sexe...
Que dalle !!!
Des tabous liés à l'incapacité de laisser vivre oui.
Des tabous liés aux peurs irrationnelles.

Il y a quand même les interdits non ? (Dit une petite voix de l'autre côté des flammes...)
Sans doute ! Bah justement, c'est pas parce que c'est des interdits, qu'il faut s'interdire d'en parler ensemble. Sinon le risque, c'est qu'un ou une petit(e) futé(e) franchisse la ligne sans le savoir.

Dans le sexe, pour moi, il n'y a qu'un interdit: le viol.
Après, il y a des tas de trucs où je ne vais pas m'aventurer non plus, mais c'est certainement pas parce qu'on me l'a interdit d'une façon ou d'une autre. Si d'autres s'éclatent avec des choses consenties, je ne vais pas les dépecer vivant parce que ce n'est pas ma tasse de thé.

Mais l'amour dans tout ça ?
Quoi l'amour ?
Tu as des données scientifiques sur l'amour, vérifiables et reproductibles toi ?
L'amour, c'est juste un concept, un délire du cerveau qui parfois coïncide avec un vécu.
Tant mieux pour ceux qui le croise, très heureux pour ceux qui le conserve, mais l'amour c'est pas un truc très clair. Faut arrêter de faire chier avec ça.

C'est comme la créativité, la poésie et la musique. L'amour c'est une expression qui ne se partage pas nécessairement par tous. Il y a autant d'amours possibles, que d'amours impossibles.
Il y a même de l'amour sans sexe. Faut arrêter avec les copains-copines imaginaires.
On est tous un peu schizophrène, faut arrêter d'emmerder tout le monde avec ça.

L'amour, ça peut même commencer sur une histoire de baise. L'amour ça peut même mourir parce que la baise ne suis pas. Et ça se sont des données vérifiables et reproductibles. J'ai vu des gens devenir complètement cons en devenant amoureux. Même plus, que des gens qui s'en épanouissent sur le long terme. Mais je ne vais pas dire que ça n'arrive pas. Juste que quand ça arrive, personne ne sait pourquoi. Et ce qui marche avec eux, ça marcherai pas avec d'autres.

En définitive la "baise" est péjorative que quand on décide de la connoter.
Peut-être a-t'on besoin d'un autre mot. "Relations sexuelles" ? Ça fait SVT présenté par un type coincé en blouse blanche (j'ai la tête d'un de mes anciens profs en tête, beurk).

Je préfère dire "baise" comme d'autres disent "con" sans penser à mal, sans lubricité.
Juste pour qualifier un moment de partage. D'ailleurs "baise" semble moins rugueux associé au partage. C'est comme: on va se boire un verre, on va faire un tour, tu m'accompagnes au concert, on regarde un film. On baise, ça peut-être vachement amical, si on l'épure ses connotations venues de "je ne sais où", pour nous pourrir l'instant.

On baise, c'est comme un gros baisé.
On bisou ? Ça passerai peut-être mieux en fait.

Donc oui, si un des principes de la perma c'est d'associer le vivant et de planter serré. On devrait davantage intégrer tous les paramètres de la baise à ce mode de vie. Histoire de démarrer sur des bases saines. A commencer par rayer l'homophobie et le puritanisme du champs lexical des concepts perma. Après, autour du feu, on a pas forcément envie de s'exprimer, chose que je comprends aisément, on a pas forcément envie de baiser avec n'importe qui et n'importe comment non plus, et ça aussi c'est naturel.

Mais on ne recommence pas à faire chier ceux que la libido rapprochent.
Tant que ça, c'est pas dit et admis par tous, la boite de Pandore restera ouverte.

Baisez en paix.  

Rhâaa, j'ai oublié les bonobos...
Mais tout le monde n'est pas prêt pour ça...

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