Le bon ordre du chaos.

Dans la série jus de cervelle, je vais essayer de mettre un peu d'ordre dans le chaos. J'ai pas la prétention de vouloir ranger le foutoir général rassurez vous.

Comme d'habitude, avant de raconter des conneries plus grosses que moi, j'ai fais une petite lecture en diagonale sur la toile des définitions possibles du mot. Histoire de voir si il est bien rangé dans ma tête. Bien rangé, je ne sais pas, mais bien présent indubitablement. Donc le chaos ça semble être le truc avant le Big-Bang, ou plus communément un assemblage sans queue ni tête que personne ne semble vouloir avoir dans son salon. Un truc confus au point de ne pas le rendre vraiment identifiable.

Bref le chaos, c'est un peu le bordel à expliquer, du coup on peut dire que le chaos c'est le bordel. En dehors des scientifiques qui s'éclatent à vouloir le décrire comme des sales gamins faisant une bataille de crottes de nez, personne raisonnablement n'aime le chaos. Ou alors des gens crades comme les punks, et des méchants radicaux qui veulent mettre du chaos partout. Vu comme ça, c'est pas très ragoutant.

D'où l'idée de mettre de l'ordre. L'ordre, c'est le tapis sous lequel on peut planquer le chaos qu'on vient de balayer pour éviter qu'il ne s'éparpille de nouveau. On a déjà fait des essais pour mettre le chaos dans des containers hermétiques et s'en débarrasser loin, très loin, mais le chaos fini toujours par revenir, on ne sait par quelle magie, la magie du chaos sans doute, puisque dans les définitions que j'ai pu en lire, le chaos pourrait-être d'origine magique. Du coup un tapis ça fait moins de frais, ça réchauffe la pièce, et on a pas froid au pied la nuit quand on se lève pour aller faire pipi.

Donc le chaos est là, omniprésent depuis que le Big-bang l'a éparpillé partout comme par magie. 

Vînt la femme. Ennemie jurée du chaos, sans cesse à le traquer pour le balayer, l'astiquer pour le rendre invisible, le ranger pour qu'il ait quand même un peu plus de gueule. La femme est née pour mettre de l'ordre dans le chaos. L'homme lui a vu le jour un poil avant pour le répandre comme si il en avait vraiment rien à foutre du bordel. Bon, il y a des hommes qui traquent le chaos et des femmes qui foutent le bordel. Je reconnais que mon raisonnement peut avoir des failles. Mais c'est bien la preuve que quand on essai de bien ranger les choses, il faut pas longtemps pour que le chaos revienne et s'installe. Le chaos est capable de faire des sauts quantiques: le traquer avec un balais ou un plumeau rend la lutte bien inégale. 

Mais peut-être aussi que c'est l'ordre qui est bien dérisoire. C'est peu probable dans la mesure où l'ordre des choses établies va toujours dans le sens de l'amélioration de l'ordre ancien vers un nouvel ordre. Comme si dès qu'on le range un peu, on se remet à mettre le bordel, puisqu'il est évident qu'on aurait pu améliorer l'ordre établi.

On tâtonne, on veut pas dire que c'est même un peu le, chaos de peur d'appeler le loup, mais à chaque fois qu'on range bien un truc, on sent dans son cou l'haleine peu engageante du désordre que ça peut engendrer.

On sent bien qu'on ne maîtrise pas trop bien le truc. Plus on range, et plus on se retrouve avec un tas de bordel qu'on ne sait pas où foutre, mais qu'on range quand même dans un endroit où l'ordre approximatif ne se voit pas trop. Caves et greniers sont pleins à craquer de trucs rangés n'importe comment en attendant de crouler dans le chaos. Le chaos ne s'y trompe pas d'ailleurs, il se recouvre de cette poussière insupportable composée d'un tas de trucs dégueulasse, qui s'accommode très bien de ces espaces de rangements chaotiques. Le chaos attire le chaos aussi sûrement que le bordel bien rangé peut-être mieux rangé.

Faut-il laisser le chaos s'installer pour autant ? Je poserai bien la question à Sisyphe, mais je crois que le pauvre vieux en a pour une éternité à résoudre son problème d'ordre. Au moins sait-il mieux que personne que pierre qui roule n'amasse pas mousse. Ça lui fait une belle jambe.

Que se passe t'il quand le chaos s'installe ? Bizarrement, sans intervention de la femme et de son comportement monomaniaque, et sans l'homme qui veut répandre le chaos partout. Le chaos tout seul semble vouloir former l'ordre des choses. Encore un truc qu'on voulu toucher pour le remettre à sa place alors que sa place était à l'origine la bonne. Comme c'est du chaos on ne l'avait pas compris. On s'était juste dit: c'est du chaos, alors on range. Résultat, le chaos n'a plus sa place et c'est le chaos de nouveau.

Là ici en se moment, c'est encore le chaos qui prend le dessus.

J'avais un plan bien construit en tête, pour vous parler de façon bien structurée du chaos, Et puis j'ai perdu le fil de mes pensées et revoilà une rubrique sans dessus-dessous, qui a défaut d'un fond convaincant démontre dans sa forme la puissance du chaos.

Là, il faut que j'arrête le rhum, je commence à me faire pitié.

Je vais faire le ménage dans ma tête, en attendant je laisse le bordel sous votre tapis.