Yaka et Faukon sont sur un bateau...

Les climato-optimistes m'énervent.
Ceux qui veulent démontrer qu'il y a du progrès qui a été fait.
Ceux qui ont assez confiance en la science pour croire qu'on trouvera un moyen d'arranger le coup.
Au fond de moi, j'ai un peu de mal à envisager sérieusement de casser du bienveillant à coup de formules, mais je suis encore énervé.


Yaka et Faukon sont sur un bateau, mais c'est Rienafout qui tient la barre.
Yaka et Faukon eux, sont rameurs en cadence. C'est Tinkiète qui bat le rythme demandé par Faikomontedi le bras droit de Rienafout.
C'est une galère. Au propre et au figuré.
Et une galère, c'est une machine de guerre.
Yaka et Faucon peuvent dire ce qu'ils veulent, tant qu'ils rament (au propre comme au figuré) le bateau avance. Et une galère qui avance, ne va pas à la pêche raisonnée au maquereau.

L'histoire commence quand le bateau est en mer depuis un bon bout de temps déjà. On ne sait pas trop ce qui a été parcouru, encore moins, combien il reste à parcourir.

Un jour, Saparencouille, le charpentier explique anxieux, que la coque va probablement lâcher, soit à cause d'un champignon, à moins que ce soit la fâcheuse habitude des rameurs à donner des coups de couteau dans le bois pour s'amuser, ou encore à cause de la façon dont on lave les poutres à l'acide pour l'entretien, à moins que les termites importées du dernier port ravagé, continuent à grignoter la cale et le pont...

Rien y fait. Yaka et Faukon sont persuadé qu'Utopik le gars qui a dessiné les plans du bateau, va trouver une façon de régénérer le bois si il s'en donne un peu la peine. De toutes façons on est large, il reste plein de pépins de citron pour boucher les trous.

Kestionbouffe, le cuistot, lui aussi commence à piétiner un peu. Depuis hier, il pioche en douce dans les réserves des autres bateaux de la flotte prétextant des échanges de recettes. Il semblerai que question provisions, il ait vu deux fois et demi trop juste. Rienafout, Faikomontedi, Tinkiète cautionnent le principe du réapprovisionnement sauvage, c'est dans l'ordre des choses. Au pire Onpille et Oncoule, pas les gars les plus cérébraux du navire, donnerons un coup de main.
Si on reste juste malgré tout, on mélange ce qu'on trouve avec un peu de graisse à canon, un peu de poudre noire (en surstock) et on est bon pour les rations. 
Suffit de les réduire par 10 sur l'équipage à la poupe, si il y des morts, on fera des prisonniers au prochain pillage et c'est marre.

Yaka et Faukon entendent bien que ça râle un peu à l'arrière, mais faut aller de l'avant à condition qu'on balance les cadavres avant que l'odeur devienne un problème. P'être qu'on croisera un île ? Onpille et Oncoule partagent cet espoir car ça fait longtemps qu'ils n'ont pas fait du commerce à la poudre noire. Rienafout n'en a rien à foutre. Faikomontedi dira quoi faire le cas échéant, Tinkiète est zen. Kestionbouffe se demande si c'est pas un peu con de balancer comme ça de la viande alors qu'avec un peu de graisse et un peu de poudre ça ferai du gigot assez tendre.
Yaka et Faukon sont content d'apprendre que pendant la nuit les mouettes ont apportées du gigot.

Cépalajoie est responsable de la voilure. Trois mois sans un pet de vent. Rien. Que dalle. Même pas un pet de pétoncle collé à la coque. Une mer d'huile. Pour le coup, Rienafout fut bien emmerdé. Faikomontedi a expliqué aux rameurs qu'un peu de sport rendait les gens beaux, Tinkiète à pondu un nouveau rythme genre Zumba, Kestionbouffe le menu allégé, et le bateau a pu maintenir le rythme.
Enfin ça c'était hier. Cette nuit le vent à soufflé, le mat c'est un peu cassé en deux, les voiles ont été déchiquetés et le bateau à un peu dérivé en eaux inconnues. Rienafout à perdu ses instruments de navigation, Faikomontedi demande à ce que les hommes noyés dans la cale, soient inhumés dignement, en confiant la tâche à Kestionbouffe. Et Kestionbouffe annonce double ration de ragoût pour remonter le courage des troupes. Onpille, Oncoule font des calins aux plus émotifs.

Yaka et Faukon trouvent que ce temps c'est quand même n'importe quoi, mais enfin ça pourrait être pire, ils pourraient être perdus, obligés de se livrer à des actes de cannibalisme donc tout ne va pas si mal tant qu'il y a du ragoût, il y a de l'espoir.

Pour digérer, Yaka et Faukon ont fait une balade sur le pont.
Mais quelqu'un les a poussés à l'eau.
Y'a qu'à nager, dit l'un.
Faut qu'on remonte sur le bateau, dit l'autre.
Mais un requin les a bouffés.

Moralité:
Si tu n'as pas le pied marin, reste à terre.



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La permaculture c'est bio ?

Les trois petits cochons.