L'économie est une histoire de moules.

Définition du mot économie selon Wikipédia : activités humaines tournées vers la production, l'échange, la distribution et la consommation de biens et de services.
Décidément, ils ne sont pas à une connerie prêt sur Wiki. L'économie est bien une activité humaine, mais ça s'arrête là. La définition exacte étant : L'économie est un rapport de force qui consiste en une pénétration de l'anus du ou de la partenaire, généralement avec l'aide d'un banquier ou à l'aide d'une institution remplaçant le banquier, comme un état ou une multinationale.
L'économie est donc généralement une pratique douloureuse, souvent non consentie, pratiquée de force, par des gens peu économe en moyens coercitifs, pour la généraliser à tous.
Rien à voir avec la définition des Bisounours plus haut.
Au début, ça allait encore, l'économie consistant essentiellement pour quelques chefs de tribus à s'échanger quelques coquillages trouvés sur la plage, contre de jeunes vierges, pour éviter une comptabilité houleuse à coups de masses. Mais dès qu'il s'agit d'humains, le côté pervers des choses émerge assez vite, et d'un système, somme toute simple, mis en place pour varier le patrimoine génétique des tribus de façon équitable, le chaos s'est vite installé. Il y a peu d'archives, mais on se doute qu'un petit malin, même pas chef, a commencé à faire du zèle, se levant la nuit pour chiper tous les mollusques de la plage, pendant que les autres dormaient. Forcément à l'heure du troc, souches génétiques saines contre moules, c'est lui qui a raflé la mise. Le chef de la plage, l'a eu sec. Une fois ça va, deux fois on aurait dû se douter aux regards vitreux du chef, que la chose commençait à l'agacer un peu, la troisième fois, le petit malin c'est fait remonter le pagne à grand coups de masse. Suite à ça, le jeune conchyliculteur amateur n'étant plus génétiquement viable, le chef hérita du coup d'une belle réserve de coquillage, d'un vivier génétique de seconde main, mais pas mal quand même, et d'une case supplémentaire. Et ce, en trois coups de masse. Bon troc se dit-il, l'économie moderne était inventée. Comme il avait des sacrés gros bras le gaillard, et qu'en plus il était le chef, il proposa à un jeune de son village, tout juste arrivé à maturité sexuelle de prendre quelques coquillages dans sa réserve, comme ça, pour rire. Ce que le jeune villageois fit, trop content d'avoir de quoi faire du troc, sans avoir à se ruiner le dos dans les récifs. Le chef lui fracassa le crâne alors qu'il se servait. Un nouveau concept économique fut immédiatement inventé, le monopole de marché. De bonne humeur, le chef nomma sa masse "Bank", comme le bruit produit par les crânes des premières victimes économiques de l'histoire.
Inspiré, dans la nuit, le chef inventa la taxe. Aidé de Bank, il instaura une nouvelle règle: la moitié des coquillages trouvé sur la plage lui reviendrait désormais de droit. Certains qui n'ont pas compris tout de suite, ils ont, sans le vouloir, vulgarisés l'expression aujourd'hui encore très populaire: on ne discute pas avec Bank,  Bank gagne toujours. Le chef était très content de ce système, les coquillages rentraient à bon rythme dans sa réserve, il n'avait plus les doigts qui sentaient la marée, il pouvait se consacrer pleinement à sa passion, la génétique. Mais voilà, comme il n'avait plus de raison spéciale pour traîner sur la plage pour surveiller la pêche, un gars de sa tribu eu aussi une autre idée. Il se mit à élever des coquillages en douce. Un jour, il apporta au chef sa première récolte: l'équivalent de deux semaines de ramassage par la tribu toute entière. Le chef fût impressionné par la quantité de coquillages et pour le remercier de l'imposant dividende qu'il pu alors lui prélever, il lui donna gratos, comme on faisait dans le temps, un peu de matériel génétique dont il ne se servait plus et le titre de grand Fayot. Seigneur le chef ce jour là. Le Fayot ne se senti plus péter depuis ce jour. Tonitruant, il saisi sa chance et proposa immédiatement la seconde moitié de coquillage au chef, à condition qu'il puisse être le seul à pouvoir en pratiquer l'élevage, mais en se demandant quand même si il ne venait pas de péter plus haut que son cul devant Bank. Aveuglé par le gigantesque tas de moule devant lui, le chef accepta sans même y réfléchir et lui offrit même la plage toute entière, dont il n'avait strictement rien à foutre. Le Fayot privatisa le littoral direct. En parallèle à ça, il se produisit plusieurs choses: Le chef toujours aveuglé par sa richesse voulu impressionner l'autre chef, celui des prairies, qui le fournissait en matériel génétique et il lui proposa le gros tas de coquille, contre tout ce qu'il avait de vierge sous la main. La pénurie de matériel génétique frais fût immédiate. Des raids furent organisés par la tribu de la prairie, pour aller en chercher chez ceux qui ne voulaient pas vendre : la tribu de la forêt, celle de la montagne, celle du lac et que sais-je encore. Dans la tribu de la plage, les jeunes hommes claquaient sévèrement des dents: eux aussi commençait à avoir envie de matériel génétique neuf, mais plus moyen d'aller s'approvisionner en coquillages sur la plage, de peur que le Fayot en parle à Bank, quand à oser en parler au propriétaire de Bank, là il n'y avait carrément plus personne. Ils finirent par s'organiser quand même, en instaurant un blocus entre la plage et la case du chef. Le chef compris que ça ferait trop de travail pour Bank, Fayot ne pouvait pas conserver éternellement ses coquilles fraîches et comme ça commençait à puer grave, au propre, comme au figuré, le Fayot proposa un compromis au chef: Les jeunes pêcheurs pouvaient venir travailler dans son élevage pour trois coquilles de l'heure. Un jeune délégué proposa 4 coquilles de l'heure, il se prit Bank dans la gueule. Le Blocus fût levé à deux coquilles, quand le chef s'énerve, il faut mieux faire des concessions. La production repris de plus belle, sauf que le Fayot n'avait plus à ce salir les mains, d'autres le faisait pour lui. Grâce à son temps libre, il devint copain comme cochon avec le chef et pu bosser aussi d'avantage la génétique.
Ensemble, en rigolant bien gras, ils se mettaient d'accord sur des nouvelles règles qu'on pourrait faire passer avec Bank. La semaine de sept jours, comme personne ne savait vraiment compter et que le concept de semaine était à l'époque encore un peu flou, ils pourraient même les faire bosser 8 ou 9 jours sans rien dire, puis remettre la semaine à zéro et recommencer, même pas besoin d'inventer le dimanche. Pendant que les gars cogitent pour savoir quel jour on est, ils ne pensent pas à faire de blocus. Autre idée: les charges patronales. Aléatoirement on charge un pauvre gars un peu crevé avec Bank, pour faire passer aux autres l'envie de réfléchir. Les congés payés: à chaque fois qu'un gars s'arrête de bosser pour souffler un peu, il paye une taxe car il ralenti la production. La prime de fin d'année, une taxe supplémentaire à chaque fois qu'un âne né, pour que les chefs puissent fêter dignement l'événement. Même dans de petites choses, ils trouvaient de l'inspiration. Le matériel génétique inusité ou usagé, avait trouvé un moyen curieux d'occuper son temps: assises à une table elles enfilaient des coquilles par paquet de 50 sur des ficelles. C'est très con, mais ça ne nécessite qu'une table. Le con-table fût inventé. C'était très pratique: on recycle la vieille génétique, les colliers de coquillages c'est joli et c'est plus facile à compter et à transporter que du bénéf'. Tout allait pour le mieux dans le vieux monde, jusqu'au jour où le chef des prairies ne refila que trois vierges au lieu des dix habituelles, mais en exigeant la même quantité de coquillages que d'habitude. La guerre de l'approvisionnement lui avait coûté beaucoup de frais et la vie de jeunes guerriers, et le chef de la forêt lui proposait un bon paquet de glands en échange de paix et de vierges. Le cours du gland étant proche de celui du coquillage, un deal avait été conclus entre eux.
Bank était salement énervé par la nouvelle. Et de retour au village, il fallu augmenter la production d'urgence pour maintenir à un niveau acceptable l'apport en génétique frais. D'autant que certain pêcheurs avaient, toutes taxes déduites de quoi prétendre à un ou deux cours de génétique.
Trois vierges pour tout le monde ça fait juste quand même, il y avait une sacrée demande.
Le cours du coquillage dégringolant, il fallu protéger le stock, chaque coquille compte en cas de crise. Le chef et son Fayot allèrent cacher une partie du magot, au cas ou, sur l'île aux Caïmans: dans la mangrove le commun des mortels n'ose pas trop s'aventurer, pas sans le solide Bank en tous cas. Au moins ça, c'était à l'abris. Le salaire de base fût renégocié à la baisse également, la décision venant directement de Bank, il y eu des grincements de dents, mais pas plus. Les enfants et les vieux furent placés à la production, autant qu'ils servent aussi à quelque chose. Et là fût l'erreur. Chez le mollusque marin, seule la coquille a de la valeur, la crotte de nez qui vit dedans ne vaut que dalle. Même pas un gland. Et les crottes de nez, qui s'étaient déjà accumulées en tas particulièrement mal-odorants, finirent par poser un problème d'hygiène tel, qu'une catastrophe environnementale éclata. Personne ne l'avait vu venir, les vieux et les jeunes, les plus fragiles contractèrent une bien vilaine maladie qui se propagea comme une traînée de poudre, déciment la tribut de la plage en moins de 48h. La Tribu de la prairie envoya des éclaireurs quelque temps après, inquiète de ne plus avoir de nouvelle du chef de la plage et volèrent Bank à son cadavre. De là la contagion gagna tout le pays tel une pandémie. Et tout le monde est mort à cause des moules. C'est très triste comme histoire. Alors c'est vieux, c'était il y a longtemps, si il y a du matériel génétique qui me lit, pas la peine de pleurer comme des madeleines, il y a prescription maintenant. cela dit vous comprenez mieux pourquoi la définition du Wiki est un peu juste: faudrait pas que ça se reproduise un jour ces conneries.
D'où cette mise en garde.

Jouez pas trop avec les moules les enfants, après on a les doigts qui puent et on tombe tous malades.

Zeb

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