Gestion des poils en permaculture


Le Poil c'est permis en perma.

Si il y a bien un sujet qui est perpétuellement source de conflits sanglants au sein de la communauté des permaculteurs, c'est bien celui-ci. C'est un peu à reculons, que je m'engage en marche arrière, sur le chemin défoncé des idées reçues concernant le poil en permaculture. Sachez quand même que je ne me serai pas engagé sur ce terrain glissant, si moi même, je n'avais pas un minimum de connaissances sur le sujet, et un vécu qui me permet de me définir comme érudit en la matière. Un putain de vécu fait de larmes.
La plupart d'entre-vous ont pris connaissance du poil sur le tard, à l'adolescence au mieux, ou plus jeune de façon sporadique parce que tonton René il pique ou que Mamie Thérèse elle gratte. Croyez moi, vos traumatismes sont assez ridicules. J'ai été élevé dans un salon de coiffure pour dames. Et là je sais, ça jette un froid. Oui, ma mère était coiffeuse et le salon de coiffure mon espace d'éveil au monde. Autant dire que j'en ai entendu des conneries durant toute mon enfance. Parce qu'un enfant ça a des oreilles et ça écoute. Et qu'une cliente ne sais pas se faire retirer les poils sans raconter par le menu, les détails les plus sordides de sa vie. Un salon de coiffure est le réceptacle de toute la misère du monde dans une atmosphère saturée de parfums. Et toutes ces dames se fichent pas mal des perturbateurs endocriniens sur la santé des mineurs. L'horreur. Tous les soirs, en plus de la toilette et du brossage des dents, j'avais quarante minutes de démaquillage pour retirer les couches successives des fonds de teint accumulé dans la journée. Parce que les clientes c'est tactile en plus de jacasser comme des pies. Pardonnez moi, si je m'égare un peu, parce que là on est loin de la permaculture, mais ce sujet réveil en moi de profonds traumatismes et de la colère trop longtemps réprimée, et là paf ça sors. Toute mon enfance à donc était bercée par la chute de poils. Du raide, du souple, du frisé, du fourchu, du blanc, du naturel, du coloré, du permanenté (rien à voir avec la racine "perma" que vous connaissez, là c'est de la saloperie chimique) et tout ça pourquoi ? Pour recommencer un mois après. Des années à les voir se faire rectifier les tifs, et moi comme spectateur, enfermé dans une cochonnerie de mythe de Sisyphe. Toujours dans cette ambiance collante de laque, d’ammoniaque, d'eau oxygénée et d'histoires reloux. Le poil je connais. Les histoires de poils aussi.

Le poil féminin en perma, c'est une connerie. Surtout si c'est ceux de votre femme messieurs. Je sais, ça vous a coûté un bras et du coup c'est tentant de le rentabiliser, mais ce n'est clairement pas une bonne idée dans un jardin bio. Le poil féminin concentre tout un tas de substances chimiques on se demande même comment elles peuvent continuer à avoir la langue aussi bien pendue alors qu'elles se font asperger de produits chimiques depuis des années. Votre femme est sans doute OGM. Seule explication logique et rationnelle.
Utilisez donc de préférence du poil d'homme au jardin. Il est riche en testostérone et ça les animaux le sentent bien. Un vrai perma est Hipster, le torse garni, la cuisse et le mollet dru. Sinon c'est un parisien bobo qui lit les magasines de sa femme aux toilettes en douce et qui pense s'être mis à la perma pour sauver la planète parce qu'il cultive 3 navets. Rien de sérieux quoi.
Le vrai jardinier perma élève seul son poil en plein air. Il le porte fièrement et n'accorde aucun crédit à cette société de consommation qui l'encourage à se passer des petites crèmes dessus.
Le jardinier perma rit haut et gras de toutes ces bêtises, en passant sa grosse main virile le long de son poil soyeux pour enduire la fibre de sa pilosité avec la mousse de la bière qu'il vient d'absorber.
Le jardinier perma est fier de ses racines vikings. Et il peut.

Au jardin, le poil, pourvu qu'il soit d'homme et naturellement élevé, libère des phéromones.
Les usages et les avantages sont donc multiples.

La testostérone fait rougir les tomates, les poivrons et en règle général tout ce qui doit rougir. Des légumes rougissant de bonheur sont plus goûteux. Certains fruits sensibles comme la fraise et la cerise ne doivent pas être trop en contact avec le poil sous peine d'avoir en plus de multiples orgasmes qui les gâtent quand la puissance attractive est trop forte.
Certains auront la chance d'avoir un poil ferme et dur, et c'est idéal pour faire des tuteurs.
Enfin, les petits animaux comme le lapin, le wapiti, et l'opossum pour ne citer que les plus commun se tiendront bien à l'écart de vos légumes car votre taux de testostérone va les faire flipper grave.

On me demande souvent également: "Quid des poils de nez et d'oreilles ?" Dois-t-on les utiliser au jardin ? Franchement non, c'est dégueulasse. C'est juste un problème d'hygiène corporel, une pince à épiler et un peu de bon sens devrait résoudre le problème.

Vous savez tout du poil.


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